Atelier doctoral des textes et des concepts fondamentaux de la sémiotique (11 mai, 2023)
Chères amies, chers amis,
Nous avons le plaisir de vous inviter à la quatrième séance de l’Atelier doctoral des textes et des concepts fondamentaux de la sémiotique.
Quand : jeudi 11 mai 2023 (17h00 – 19h00)
Où : Université Paris Cité, Bâtiment Jacob, salle J536 (5ème étage) ou sur Zoom : https://urly.it/3sdk0
Jurij Michajlovič Lotman – tel que nous le connaissons et que nous l’imaginons par ses textes, par ceux qui ont écrit sur lui et par ceux qui nous ont parlé de lui – était et il est beaucoup de choses. Il était sans aucun doute un corps – une certaine accumulation d’aléas, pour le paraphraser –, un corps enraciné dans un espace qui est devenu son destin, Tartu. Il était un corps parce que son écriture, son savoir, son intelligence, dégagent de la passion. En ce sens, Lotman est encore un corps : ses textes, comme ceux qu’il théorisait, sont vivants. Ils sont générateurs d’une pensée nouvelle. […] Lotman a été un corps parce qu’il a joué. Son esprit ludique transparaît dans de nombreuses histoires et anecdotes. To play : jouer un jeu et un rôle en même temps. […] Jurij Lotman a également été une intelligence connective. Capable de relier les connaissances, avançant sans cesse dans l’expérimentation de la nouveauté, omettant délibérément – comme le rappelle son fils Michail – tout effort de synthèse ou de systématisation de sa pensée. Continuant à relier et à traduire, même au risque de ne pas être satisfait, même au risque de se contredire. Lotman a été, et il est encore, une intelligence connective des corps. Il l’a été en tant qu’animateur et organisateur de l’école de Tartu (ou Tartu-Moscou, selon les interprétations). Il l’a été par son charisme ou, comme l’a dit Jakobson avec admiration, « par sa main de fer ». Quoi qu’il en soit, il a créé un environnement et une atmosphère de dialogue, de décontraction familiale, d’honnêteté intellectuelle et d’indépendance. Et il reste une intelligence connective : il suffit de voir combien de gens, et dans combien de parties du monde, se réfère encore à lui en poursuivant ses recherches, combien sa pensée met en réseau des chercheurs de toute la planète et dans de différents domaines de connaissance : de la sémiotique, à la littérature, l’art, l’anthropologie, la biologie, aux études sur l’intelligence artificielle et les réseaux neuronaux. […] Lotman est donc aussi un nom collectif, une sorte de symbole, un slogan. […] On écrit « Lotman », mais en réalité, avec lui, on se retrouve aussi avec d’autres grands savants, à commencer par Boris A. Uspensky. (Sedda, Franciscu, « Per iniziare, con Lotman », in Lotman, Jurij Michajlovič, Tesi per una semiotica delle culture, Roma, Maltemi, 2006)
Ainsi donc, cette séance sera consacrée à Lotman et à la sémiotique de la culture.
Nous aurons le plaisir d’accueillir Massimo Leone (Université de Turin, Université́ de Shanghai, Fondation Bruno Kessler ), qui introduira la lecture des textes et qui nous accompagnera lors de la discussion.
Les extraits à lire avant la quatrième séance sont :
Lotman, Jurij Michajlovič, « Le progrès graduel », in Id., L’explosion et la culture, Limoges, Pulim, 2005, pp. 29-42.
Lotman, Jurij Michajlovič, « La logique de l’explosion », in Id., L’explosion et la culture, Limoges, Pulim, 2005, pp. 151-181.
Lotman, Jurij Michajlovič, « L’espace sémiotique », in Id., La sémiosphère, Limoges, Pulim, 19085, pp. 9-20.
Lotman, Jurij Michajlovič, « La notion de frontière », in Id., La sémiosphère, Limoges, Pulim, 19085, pp. 21-40.
Le texte qui fera l’objet de discussion avec Massimo Leone est le suivant :
Lotman, Jurij Michajlovič, « Technological Progress as a Culturological Problem », in Tamm, Marek (éds.), Juri Lotman. Culture, Memory and History, Cham, Palgrave Macmillan, 2019.
Le lien WeTransfer pour télécharger les textes est : https://we.tl/t-kJOS3DIhb3
L’atelier est ouvert à tous et à toutes.
Au plaisir de vous y retrouver !
Juan Alonso Aldama et Marika Nesi Lammardo
Leave a Reply