DEUX NOUVEAUX MODELES DE L’ANALYSE FIGURATIVE ET DE L’ANALYSE ENONCIATIVE APPLIQUES DANS LA PARABOLE DU BON SAMARITAIN
$avtor = ""; if(empty($myrow2["author"])) { $avtor=""; } else { $avtor="автор: "; } ?>Centre d’analyse des discours religieux, Lyon, France
vasilakis.giorgos@hotmail.gr
Abstract
Pendant ces dernières années, les chercheurs du CADIR Lyon (Centre pour l’Analyse du Discours Religieux) sont remontés de l’énoncé à l’énonciation et au lieu de focaliser sur les conditions de la création du texte, ils s’intéressent à la rencontre du texte avec son lecteur et à la description des présuppositions et des effets de l’acte de la lecture.
L’analyse sémiotique observe les différences et les ressemblances des figures qui constituent un système, le texte en vue de la saisie de la signification. La prise en considération de ce système, conduit à l’observation des scènes figuratives – dispositifs des acteurs situés dans un espace et dans un temps – qui sont les unités de base du regard sémiotique. Ainsi on peur représenter les apparences somatiques, le dire et l’entendre par un schéma qui désigne les différents énoncés d’un texte.
Mais par la suite, on peut juxtaposer les différentes scènes successives et observer ce qui est différent et ce qui est en commun. Ainsi se dévoile le cadre des différents plans. L’agencement de l’énonce comme forme, manifeste une énonciation – non pas celle des conditions historiques, mais une position logique – qui est associée à l’énoncé.
Ces deux analyses différentes, à savoir l’analyse figurative et l’analyse énonciative, sont asservies par deux modèles – le Relief et le Vitrail respectivement – qui sont les derniers fruits des recherches au CADIR. Notre participation vise à présenter ces deux modèles et de montrer comment ils se sont appliqués de façon pratique dans un texte précis.
La Parabole du Bon Samaritain est une des plus connues et des plus commentées parmi les paraboles néotestamentaires. Elle aussi très passionnante parce qu’elle propose une description des effets de la lecture qui correspond assez exactement à la façon que la sémiotique comprend la lecture.
Après la première rencontre de la Sémiotique avec la Bible[1], les exégètes Jean DELORME et Jean CALLOUD ont fondé le CADIR (Centre pour l’Analyse du Discours Religieux) dans le cadre de l’Université Catholique de Lyon, quand, en 1979 leurs recherches ont pris une forme plus concrète[2].
Assez vite, les chercheurs du CADIR ont vu apparaître, dans les textes bibliques, bon nombre d’écarts avec le modèle narratif, notamment sur la question des figures et son lien avec l’énonciation[3].
En ce qui concerne les figures, elles résultent de la théorie du Hjelmslev[4]. Chez Greimas, elles jouent un rôle assez important, surtout descriptif. A travers un procès synthético-analytique elles construisent le carré sémiotique qui, à son tour, désigne l’organisation sémantique du texte. Jacques Geninasca, a spécifié que les figures ne sont pas isolées dans un texte, mais qu’elles sont identifiées au travers des relations[5]. Il en arrive à attribuer aux figures un statut figural qui est le résultat de l’énonciation et qui vide les figures de toute signification préalable en les inscrivant dans les réseaux du discours.
Quant à l’énonciation, selon Greimas, elle est un espace inaccessible, complètement vide une fois que l’énoncé est produit. La Schize provoquée par le Débrayage est radicale et irréversible.
Schéma de la parole
Figure 1
Or, la proposition de Geninasca éveille le lien des figures avec le sujet (l’instance) d’énonciation et révèle des éléments énonciatifs.
Il devient, donc évident que l’analyse des figures est indispensable pour la sémiotique, science qui examine un texte dans sa forme de contenu, c'est-à-dire, dans le résultat du tissage des figures.
Ainsi, notre article présentera les derniers modèles construits par les chercheurs du CADIR qui proposent une méthode en vue de la saisie de la signification à travers une analyse figurative et une analyse énonciative. Nous avons choisi la Parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 25-37) comme exemple pour l’application des modèles puisqu’il s’agit d’un parabole passionnante qui propose une description des effets de la lecture qui correspond assez exactement à la façon dont la sémiotique comprend la lecture.
Les modèles proposés, qui sont fondés sur la base de la théorie de la sémiotique greimassienne et qu’ils utilisent ces notions théoriques fondamentales, ne visent pas à remplacer le Carré Sémiotique et le Programme Narratif – qui sont d’ailleurs toujours dans le programme d’enseignement du CADIR –, mais ils essayent à répondre aux besoins que l’émergence des nouveaux éléments (figures + énonciation) dont l’analyse narrative ne permettait pas de rendre compte.
Le modèle « Relief ».
Le premier modèle présente une analyse des scènes figuratives[6] qui se produisent dans un texte. La prise en considération des différences conduit à l’observation des scènes figuratives qui sont enchainées dans un texte. Le moindre changement dans un des trois composantes, cause un changement de la scène figurative. Plus les composantes changent, plus le changement est marqué.
Relief phase 1
Figure 2
Lors de la mise en discours d’une scène figurative, on observe un ou des acteurs faisant partie de la réalité du texte, c'est-à-dire, ayant une apparence somatique que nous la désignons avec une ligne verticale violet. Cette ligne est parallèle à la ligne bleue qui signifie le texte-énoncé[7].
Dans le texte biblique en question, au verset 25, cette apparence somatique est signalée avec la phrase : Et voici qu’un légiste se leva…
Relief phase 2
Figure 3
Dés qu’un acteur prend la parole, un débrayage du dire est réalisé et donc, un énoncé verbal est crée. Cet acte est désigné avec une flèche rouge qui « sort » de la ligne somatique. Le texte qualifie cet acte ainsi : …l’éprouvant disant :
Relief phase 3
Figure 4
Nous désignons l’énoncé verbal crée par acte du débrayage avec une ligne bleue verticale. Cet énoncé dans le texte est : Maître, ayant fait quoi j’hériterai la vie éternelle ?
Relief phase 4
Figure 5
Cela forme les conditions de l’embrayage, d’un « entendre » mentionné ou sous-entendu. Dans le cas donné le texte dit : Celui-ci dit vers lui :
Donc, il y a un entendre, puisque Jésus s’adresse au légiste, mais cet entendre est sous-entendu parce qu’il n’est pas explicitement mentionné dans le texte. On le désigne avec une flèche verte en pointillé orientée inversement à celle du débrayage.
Relief phase 5
Figure 6
Cet entendre cause, ou peut causer, un nouvel acte somatique comme par exemple dans notre texte qui dit : Celui-ci dit vers lui :
Le « vers lui » manifeste explicitement une position somatique.
Ce schéma de la parole décrit une représentation en relief, qui désigne les différents énoncés du texte. Les traits verticaux montrent les énoncés (somatiques et verbaux) et les flèches horizontales indiquent l’énonciation (le dire et l’entendre)[8].
Le schéma peut se répéter successivement tout au long d’un texte et forme ainsi un des deux axes organisateurs, la Succession.
Succession
Figure 7
Mais, le modèle peut se répéter en plusieurs niveaux, puisque des nouveaux énoncés verbaux apparaissent au-dedans d’un énoncé verbal. Cela donne le deuxième axe organisateur de l’énoncé, celui de l’Emboitement.
Emboitement
Figure 8
Voici donc ce que le modèle Relief donne comme représentation du récit de la Parabole du Bon Samaritain.
Figure 9
Cette représentation montre que le modèle Relief peut prendre une forme plus compliquée afin d’intégrer toutes les figures et toute forme d’énonciation possible de les présenter de façon plus raffiné.
On distingue deux catégories des figures : les figures cadres, les acteurs, espaces et temps et les figures simples, qui servent à qualifier les premières. Les figures cadres on les trouve dans un texte enchaînées par les lignes verticales du schéma de la parole, et les figures simples par les lignes horizontales, entrecroisées avec les verticales. Ainsi, on construit la syntaxe figurative qui observe les scènes les unes après les autres.
Cette présentation en relief du texte nous permet de mieux repérer les figures, de disposer les différentes scènes de l’énoncé et de les comparer. On peut décrire chaque scène indépendamment et la comparer avec d’autres scènes.
La construction du Relief provoque deux conséquences fondamentales : premièrement, les textes ne sont plus des successions de mots, mais des tissages des figures, et deuxièmement, les textes ne sont plus des représentations d’une réalité, porteurs d’un sens qui leur est extérieur, mais ils deviennent des univers du sens proposé aux lecteurs[9].
La flexibilité des figures les écarte de toute définition indépendante de leur inscription dans le texte. De cette façon elles se trouvent au nadir de « l’avoir sens » et au zénith du « prendre sens ». Ainsi, un des enjeux de l’analyse figurative est d’examiner comment les figures obtiennent du sens à partir de leur positionnement dans le réseau des relations dans un texte[10].
Ainsi, on pourrait examiner comment le modèle Relief contribue à la lecture d’un texte, ayant comme exemple les deux premiers versets du récit de la Parabole[11].
Relief phase 6a
Figure 10
Le tout commence per l’apparition d’un acteur qui est qualifié comme légiste, un connaisseur de la Loi, qui change sa position somatique d’assise à debout et qui met à l’épreuve l’autre acteur, qualifié par le texte « le » qui désigne Jésus. Ce positionnement corporel monte que le légiste veut de mettre au moins à une place égale à celle de Jésus – on ne sait pas si Jésus était debout ou assis –. De plus, le fait que la question posée concerne la Loi, dit que le légiste teste Jésus sur sa connaissance de la Loi. L’énonciation du légiste est ici, conforme à sa qualité de « légiste ».
Or, l’énoncé de sa question le place comme un élève envers Jésus, puisqu’il l’appelle « maître » et qu’il de mande de lui une connaissance profondément existentielle.
Relief phase 6b
Figure 11
Le « maître » ne lui répond pas[12], mais il lui adresse une autre question à deux niveaux. Le premier niveau examine la connaissance de la Loi et le deuxième exige sa lecture. On note bien que le légiste se présente comme « maître éprouvant de la Loi » dans son énonciation et comme « élève chercheur de la vie éternelle » dans son énoncé.
Il semble que le légiste est intérieurement partagé entre deux positions différentes.
La double question du « maître » renvoie le légiste à sa juste position du « savant » de la Loi, en répondant dans son énonciation et non pas dans son énoncé. Jésus est montré ici comme un lecteur de l’énonciation que suppose le positionnement somatique du légiste, qui essaye d’ajuster son interlocuteur avec sa propre fonction, celle du « légiste » en l’occurrence.
Pour Jésus, parmi les deux positions du légiste, celle de son énoncé et celle de son énonciation, une seule est correcte – celle de l’énonciation – et l’autre – celle de l’énoncé – est faute. Et, par conséquent, si la recherche du légiste concerne la vie éternelle, une de ces positions est susceptible à emmener à la vie et l’autre à la morte. La position vivifiante est celle de son énonciation, celle de la bonne connaissance et de la bonne lecture de la Loi.
Dans ce petit exemple on peut observer comment le Relief aide à prendre en conscience le tissage des figures dans le texte et comment elles sont liées avec l’énonciation. L’analyse figurative à montré ce qu’on a mentionné dans la présentation théorique, à savoir que les figures ne sont pas de simples mots puisqu’elles sont susceptibles d’une évolution dans le texte. Cette évolution est déterminée par les autres figures qui, toutes ensembles, acteurs, espaces et temps, tissent le texte. Leur détachement du monde réel et leur inscription dans le texte créent ce micro-univers du sens et font apparaître l’immanence de la signification. On a ainsi préparé le terrain pour l’étape suivante, celle de l’analyse énonciative.
Le modèle « Vitrail ».
L’étape suivant s’est constitué à la juxtaposition des différentes scènes figurative qui s’enchaînent successivement dans le texte et de souligner leur articulation leurs différences présentées sur un fond commun.
On réalise cela par un jeu de traits sur-imprimés sur le modèle d’avant, le Relief, organisées en plusieurs niveaux.
Le texte choisi étant un peu long pour le présenter en une seule page, on l’a déployé en deux pages en signalant à la fois les deux parties qui distinguent la premièrefocale[13].
Vitrail
Figure 12
Le passage du relief au vitrail se réalise en concentrant l’attention, non pas sur les scènes elles-mêmes, mais sur leur agencement dans le texte. On a déjà mentionné les deux axes de l’organisation de l’énoncé, la succession et l’emboîtement, qui gouvernent le relief et qui rendent compte de l’énonciation en donnant forme à la voix du texte, non de façon directe, mais comme un réfléchissement dans la disposition de l’énoncé.
Le vitrail juxtapose les scènes successives et emboîtées mais pas de la même façon que dans le relief. En effet, les scènes sont distinguées par des traits de couleurs différentes, ce qui manifeste les niveaux d’organisation différents. Ces traits permettent l’observation de ce qui est différent et de ce qui est commun entre les scènes successives. Ainsi se dévoile le cadre des différents plans successifs qu’on appelle « focales ». En passant des focales courtes aux focales plus longues, on affine la précision de l’observation du minimal au maximal.
Le découpage du texte est la formulation d’une hypothèse de construction qui hiérarchise les différentes scènes et les présente sous la forme des focales.
La lecture du vitrail essaie de répondre à un certain nombre de questions sémiotiques :
La première question concerne l’application rigoureuse des critères du découpage. En effet, les scènes figuratives sont distinguées l’une de l’autre par l’hétérogénéité des acteurs, des espaces ou des temps qui les définissent. Ces critères sont primordiaux puisque chaque prise de parole met en scène les figures des acteurs, espaces et temps et donc leur respect est important. En suite, les scènes sont identifiées et titrées, ce qui constitue un relevé du texte.
La deuxième question remonte à des principes fondamentaux de la sémiotique, à savoir le repère des différences sur un fond commun. Cela impose la comparaison des focales de chaque niveau en notant leurs différences ainsi que leur axe commun qui traverse la focale en question. Ce travail révèle de nouvelles figures par rapport aux figures repérées lors de la construction du relief. Souvent, ces figures ne sont pas nommées par les textes et leur découverte est réalisée uniquement à travers la comparaison des focales.
Une autre forme de visualisation du texte en forme de vitrail est possible, sauf que, cette fois, la présentation du texte-énoncé étant difficile, on attribue à chaque focale un titre qui corresponde à la fois à ce qui la distingue par rapport aux focales du même niveau et à ce qui est l’axe commun pour les focales qui la suivent au niveau subséquent.
Vitrail forme 2
Figure 13
Faute de pouvoir analyser notre texte tout entier, on se contentera à la présentation de deux exemples de l’analyse énonciative.
Le premier concerne la première focale (I, II) qui est découpé selon des critères énonciatifs. Il s’agit de deux scènes qui présentent une structure analogue puisqu’elles commencent chacune par une question du légiste et terminent par deux annonces de Jésus. Un dialogue pédagogique s’établit entre Jésus et le légiste, qui s’organise en étapes et en temps différents au fil du récit et son fondement est la réalisation de la part du légiste d’une lecture, c'est-à-dire, d’une interprétation. Jésus invite à lire la Parabole comme il l’a invité de lire la Loi, ce qui donne à la Parabole le statut d’un nouvelle loi. Le développement du dialogue entre Jésus et le légiste est parallèle au déploiement de la Parabole, et les deux histoires ont des éléments très similaires.
Parmi d’autres on note que le légiste est dans une position moitié mort – moitié vivant en termes spirituels, comme on l’a déjà signalé. L’humain de la Parabole, tombé aux brigands est aussi abandonné à moitié-mort (c'est-à-dire aussi à moitié vivant). Et Jésus fait au légiste ce que le Samaritain fait à l’humain à moitié mort de la Parabole. Jésus utilise ceux qui sont à lui, la Loi et la Parabole pour conduire le légiste dans le chemin de la vie, c’est qui lui manqué au débout, comme le Samaritain utilise ceux qui lui appartiennent, l’huile, le vin et la monture, pour conduire l’humain de la Parabole à un espace où la vie devient possible.
On prend un autre exemple au focale 7 (iii, iv), découpé aussi selon des critères énonciatifs, puisque le Samaritain donne à l’aubergiste un ordre et une promesse. Au niveau de l’énoncé, les deux (l’ordre et la promesse) visent à faire de l’aubergiste un successeur du Samaritain. Au niveau de l’énonciation du texte, on pourrait voir l’aubergiste comme une figure du légiste. Effectivement, la formulation ordre-promesse adressée à l’aubergiste, reflète la formulation adressée au légiste dans les dernières paroles de Jésus à la première partie. En plus, la relation introduite par l’ordre-promesse est donnée en termes d’un « faire et ». Cela montre que la promesse n’est pas une rémunération de l’ordre, ce n’est un « faire pour » que propose le légiste dans sa question initiale. La différence est que la promesse du Samaritain est partiellement réalisée – s’agissant des choses matérielles, donc fractionnables –, tandis que la promesse de Jésus au verset 28 est entièrement déjà réalisée dans le verset 37 – s’agissant de chose non-matérielles, donc non-fractionnables –, d’où le non-besoin de la répéter.
L’observation du système des figures qui tissent le texte et des liaisons des scènes figuratives a fait émerger l’association entre le texte-énoncé et une énonciation qui lui est immanente. Il ne s’agit pas d’une interprétation gratuite mais d’un acte scientifique puisqu’il est dirigé par des règles spécifiques et précises.
L’article de Jean DELORME, dans le Supplément au Dictionnaire de la Bible, commence par la phrase :
« En renouvelant la réflexion sur le langage et les signes, la sémiotique reprend une question très ancienne (cf. la théorie des sens de l’Écriture, le De Doctrina Christiana de St. Augustin, les débats médiévaux sur les modi significandi) »[14].
Dans la suite de l’article il n’y a aucune autre référence à la théorie des sens de l’Écriture.
Par ailleurs, l’article de P.-M. BEAUDE, dans le même Dictionnaire, dédié aux Sens de l’Écriture, finit par la phrase :
« Ces quelques remarques conclusives ne sauraient naturellement prétendre à l’exhaustivité. Elles dépassent le cadre de la période étudiée et n’ont pas d’autre but que de rappeler que la réflexion n’en pas fini avec le sens de la Bible. Il faudrait évoquer ici l’intérêt pour l’impact des textes dans la tradition tel qu’on le relève dans les études de type « Wirkungsgeschichte ». Il faut surtout passer le relais à l’article SÉMIOTIQUE de ce DBS qui aidera à poursuivre la réflexion »[15].
Ce renvoi de l’un à l’autre et cette absence de liaison explicative entre les deux articles pourrait éveiller la curiosité scientifique d’un chercheur qui s’intéresse à la question du sens dans (ou de) la Bible. En effet, d’un côté, l’analyse sémiotique a montré un statut des figures, le figural, où elles sont complètement vides de toute signification et prêtes à accueillir un sens que le texte pourrait leur attribuer. Tout l’enjeu se centralise sur la question du sens, la sémiotique étant une science qui cherche la clarification des conditions de la production et de la saisie du sens et leur présentation logiquement organisées. D’un autre côté, dans les écrits des Pères de l’Église, bondés de citations bibliques, il n’est question que de l’Écriture. Ce qui explique la concentration sur la Bible est, justement, la question du sens à l’intention des lecteurs ou des auditeurs. C’est un travail herméneutique focalisé à une réflexion sur le sens.
Le cœur d’une nouvelle hypothèse, en ce qui concerne le texte biblique, est que l’herméneutique patristique s’associe avec l’état figural des figures – en tant qu’il permet de passer vers une lecture des structure de sens de l’énonciation – et que la lecture des Pères de l’Église a pu repérer, sans bien sûr la nommée, cette condition de l’être des figures, et par conséquence leur lecture était capable de rendre compte à l’instance de l’énonciation. Une recherche à ce propos ne serait pas sans intérêt, et l’auteur de ces lignes souhaiterait s’engage à sa poursuite.